samedi 18 mai 2013

Premier jour à Bangkok

Il est six heures du matin. Le tuk tuk vient de nous déposer devant la guest house qui ressemble à s'y méprendre à un hôtel. Nous avons choisi le New Siam 2, parce qu'il n'est pas loin de quartiers sympas sans être dedans, donc c'est tranquille. C'est un peu plus cher que Khai San Road où tous les bagpackers s'arrêtent, mais à lire les commentaires sur internet, je n'avais pas envie d'y dormir pour presque une semaine. C'est une rue qui ne dort pas vraiment, les chambres sont petites, et les étrangers qui sont là viennent clairement pour faire la fête. Donc, pas de Khao San Road. Ici, nous avons même choisi une chambre assez chère pour cet hôtel, ce qui reste largement en dessous des prix moyens de Bangkok. Car si elle est souvent préférée pour l'air conditionné, je voulais avoir de l'eau chaude, pour enfin pouvoir se laver sans utiliser de bouteille remplie le matin, et surtout se laver les cheveux sans faire hurler mademoiselle. 

Malheureusement, la ville me fait le même effet que lors de notre escale quand nous sommes arrivées en Thailande: elle me donne la nausée. Littéralement. Et là, impossible d'avaler quoi que ce soit. A peine arrivées, 6h30 du matin, nous nous recouchons. Nous dormons jusqu'à 9h30, mais au réveil, je ne suis guère fraiche. Je vomis dans les toilettes. Comme j'ai des courbatures depuis nos escapades à Kho Phi Phi -si, si, promis, je vous en parlerai, je n'ai pas oublié! - je pense à Eleo et à sa dengue. Je suis un zombie paranoiaque. Heureusement, la chambre est simple, confortable, propre, fonctionnelle. Je suis contente de notre choix, nous nous y sentons tout de suite bien.
Nous essayons de nous lever un peu, j'ai une idée: nous allons tester la piscine.

Ernestine est ravie, c'est un vrai poisson. Il y a un côté qui fait jacuzzi, et dont on peut déclencher le "bullage". Elle adore évidemment les bulles. Elle adore aussi nager - entendez: battre des pieds pendant que je la fais glisser dans l'eau d'un bout à l'autre de la piscine. Vers midi, nous sortons de l'eau. J'ai l'impression de peser une tonne en sortant de l'eau et que mon estomac se retourne encore. Je n'ai pas faim, et Ernestine ne veut pas manger non plus. Finalement, nous nous recouchons toutes les deux vers midi, et nous dormirons jusqu'à 17h30. La belle journée, me direz vous!

Mais c'est sans compter le climat ici. On peut facilement sortir, même s'il fait nuit tôt. C'est d'ailleurs le moment idéal, ça recommence très légèrement à se rafraichir, une petite brise peut se lever. Je décide que nous allons sortir un peu.
Je prend le prétexte d'aller acheter des couches, et nous suivons la route un peu plus loin que le Seven Eleven. Le trottoir court le long de dizaines de restaurants et bars en tout genre. Le quartier est plutôt sympathique. Au loin, un bâtiment est éclairé, je m'approche, comme un papillon attiré par la lumière.
C'est le Phra Sumen Fort, un ancien fort, avec ses canons et tout ce qu'il faut. Il est minuscule. Mais à côté de lui, une esplanade. Des jeunes s'entrainent au hula hup, d'autres au jonglage.


Un groupe de femmes thais suit des indications d'une professeur de sport au son de remix assez bruyants et peu musicaux de groupes divers, je reconnais aqua parmi la sélection. D'autres sont simplement assis le long du fleuve.


Je trouve une petite place sur un banc.

Je regarde le pont éclairé au loin, le petit temple à gauche. Ernestine aime les bateaux qui passent, et toutes les lumières du fleuve.  J'ai acheté une glace à la noix de coco comme on en trouve beaucoup en Thailande. J'admire les lumières de la nuit, je profite du léger vent. Malgré le bruit, je suis paisible.

Nous faisons le tour du fort avant de rentrer. Un de ses côtés est longé par un canal, dont l'extrémité qui doit servir d'écluse ressemble à une vraie décharge, je pense tout de suite à Star Wars et au moment où les héros sont coincés dans cette espèce de poubelle géante pleine de flotte en voulant sauver la princesse des griffes de Dark Vador. Sauf que là, ce n'est pas de la fiction, c'est vraiment dégoûtant. Je me demande à quoi cela peut bien ressembler de jour, là il fait vraiment sombre. Pas d'odeurs particulières, ouf! Il y a tout de même des maisons le long de ce canal!

Ça va mieux. Nous pouvons rentrer nous coucher. J'ai le sentiment, finalement, de ne pas avoir perdu ma journée, même si elle s'annonçait sous des auspices plutôt défavorables. Je dois déjà commencer à m'habituer à Bangkok...

vendredi 17 mai 2013

Le dernier trajet : Ko Phi Phi - Bangkok

gmap dit: 780 km. sans compter le bateau, of course.
Nous voilà parties pour Bangkok. 

Tout d'abord, une heure et demi de bateau pour relier Ko Phi Phi à Krabi. Installées à l'étage du bas, le plus près de l'avant du bateau, nous avons du respirer des vapeurs d'essence qui donnaient la nausée jusqu'à ce que nous nous repliions vers le centre du bateau, où cela bougeait moins contre toute attente, et où Ernestine a pu manger du raisin offert par un couple d'espagnol et regarder leurs enfants jouer avec des ipad.

Ensuite, mini bus, jusqu'à une petite route, où nous attendait un gros bus. Je demande à être placée à l'avant, tout va bien. Le bus n'est pas aussi luxueux que celui du trajet chiang mai - krabi, mais je me dis que pour 500 baths cela sera parfaitement légitime. Quand j'essaye d'aller aux toilettes, malheureusement, pas de lumières, et évidemment le seau rempli d'eau qui sert de chasse d'eau ici est juste devant l'ouverture de la porte... je me serais rafraichi le pied gauche. Au bout de quelques temps de trajet (une heure? deux heures? je ne sais plus), on nous annonce que nous allons changer de bus, pour ceux qui vont à Bangkok. Malheureusement, Ernestine a peine réveillée, elle se met à vomir partout. Je comprend pourquoi elle refusait de manger tout à l'heure. Il y en a sur elle, sur mon écharpe qui lui servait de couverture, et plein par terre. J'ai de la chance d'avoir un voisin argentin, qui s'est tout de suite proposé pour m'aider, il attrape le sac plastique, il vide sa bouteille d'eau sans état d'âme pour que je puisse rincer tétine et mes bras. Quand le bus s’arrête, il prend même nos sacs à dos pour les transvaser dans l'autre bus, je lui suis vraiment reconnaissante.

Je ne comprend pas grand chose au transfert. Il faut aller vite. Je voudrais prendre le médicament d'Ernestine dans mon gros sac à dos mais il est déjà reparti dans l'autre soute à bagage. Heureusement, j'avais un tee shirt de rechange pour mademoiselle. Je veux demander où je peux me laver les mains ou rincer les habits et le doudou d'Ernestine, mais la dame thailandaise qui me semble faire office d’hôtesse m'est incompréhensible. Par contre, elle me dit de ne pas bouger. Je reste là, sur le trottoir, tandis que les autres gens montent, et que ceux qui fumaient se font rabrouer et presser de rentrer dans le bus. Je pourrais presque m'inquiéter, mais tout à coup surgit la dame qui me fait signe. Nous allons au premier étage, juste face à la route. D'après ce qu'elle dit à un autre monsieur derrière nous, je pense qu'elle a du se faire déplacer les gens pour que nous puissions nous mettre là, c'est très gentil, et une très bonne idée. Elle nous apporte aussi des sacs plastiques et du papier toilette pour essuyer. Mademoiselle pleure à n'en plus finir depuis qu'elle a vomi. Elle se calme, puis se remet à pleurer, signe d'une nouvelle vague. Finalement, elle va se calmer doucement, et elle s'endormira dans mes bras. Je me tortille dans tous les sens pour essayer de m'installer correctement, mais devant moi, la petite cloison qui nous protège des escaliers ne laisse aucune place pour les pieds. Vraiment aucune. J'essaye dans tous les sens, par dessus, impossible, mes mollets sont trop douloureux, sur le côté, je glisse...J'entends que dans le fond du bus, on discute fort, on prend des photos. Le bruit des bières qu'on décapsule et qui s'entrechoquent ponctuent les conversations. Je repense à mon premier grand trajet en bus, où il n'y avait que des thais, et où un panneau annonçait que toute consommation d'alcool dans le bus était passible de 10 000 baths d'amende et /ou six mois d'emprisonnement... C'est si loin déjà.

Le bus fait un arrêt à une heure du matin pour que nous puissions manger si nous voulons. Je m'achète un yaourt avec l'espoir de tenter Ernestine, cela ne fonctionne pas, mais elle a l'air d'aller mieux. J'arrive même à faire comprendre que je voudrais prendre un médicament pour elle dans mon bagage, et cela fonctionne: je peux enfin le donner à mademoiselle. Je suis sûre désormais qu'elle va bien dormir sans risque de recommencer à vomir. Une fois de nouveau dans le bus, nous nous réinstallons et je peux même lui ôter l'écharpe qui faisait office de bavoir. Plus de mauvaises odeurs, et la température est suffisamment correcte pour que nous n'ayons pas froid. 

Tout d'un coup, nous entendons: "Bangkok, Bangkok". Il est six heures du matin. Je m'imaginais arriver dans la nuit, cernée par les immeubles et les lumières... Pas du tout. Il fait jour, et aucun immeuble à l'horizon. Des taxis et des tuk tuks sont là, qui nous guettaient, pauvres touristes. On nous prend presque nos bagages des mains. Je n'ai pas le courage de discuter le prix, je veux juste arriver à l’hôtel. Au bout de deux minutes de trajet seulement, nous y voilà. Le chauffeur a bien fait son beurre avec les 100 bahts qu'il nous a demandé mais je n'y pense déjà plus: je veux aller voir si notre chambre est prête.

dimanche 12 mai 2013

De Chiang Mai à Krabi

Petite rétrospective de notre trajet de bus géant, pour traverser presque toute la Thailande de haut en bas.

06 mai, c'est le jour de prendre le bus. Ya doit venir nous chercher à 15h, le bus part à 16h.Je finis les derniers préparatifs pendant qu'Ernestine dort. Quelques minutes avant de partir, je la réveille.
15h05, toujours personne... Je prends les sacs, je me dit qu'on va aller attendre au bout de l'allée.
Odd arrive. Il me dit que ce n'est pas Ya qui viendra mais un ami à lui.Je pensais dire au revoir à Ya, tant pis. Il m'explique aussi qu'Eleo n'est pas là, qu'elle a changé d'horaires de cours. Elle m'avait parlé de cette éventualité puisqu'elle avait loupé un certain nombre de cours avec sa dengue, tant pis.

Le temps passe, Odd rappelle plusieurs fois, mais la personne qui doit venir n'est toujours pas là. Je commence à stresser. A 25, je dis que nous partons quand meme. Nous prenons un tuk tuk. Ce qui n'est pas de chance, c'est qu'il s'est mis à pleuvoir depuis que nous attendons, et ça ne se calme pas. Je vais être un peu mouillée dans le tuktuk, ce n'est pas grave. Le plus important pour nous est d'être à l'heure. Odd nous dit au revoir et explique au tuk tuk qu'on est en retard et que le bus part à 16h. Nous voilà parti. Le chauffeur fait tout ce qu'il peut pour être dans les files qui avancent bien, il roule plus vite que d'habitude.Nous y voilà, terminal 3 ! Le chauffeur descend pour nous demander où nous devons aller pour nous déposer exactement au bon endroit. Il a été super, il mérite les 150 baths qu'il nous demande.Je suis tellement contente d'être à l'heure !

Finalement, le bus qu'on nous annonce avec 20 minutes de retard en aura presque une heure. Il pleut toujours, mais c'est plutôt bien, ça nous évite d'attendre dans une chaleur étouffante.
Voilà notre bus. Je constate que chaque bus a un chauffeur et une hôtesse. Nous montons dedans, les sièges sont grands. Il y a des petits écrans en face de nous au cas où nous voudrions regarder un film ou écouter de la musique. Si la majorité des choses proposées sont en thai, il y a quand même quelques films en anglais, que je n'aurais d'ailleurs même pas le temps de regarder.
Bien installée dans le bus

Il est presque 17h, nous partons pour 22 heures de route. L’hôtesse nous distribue à chacun une bouteille d'eau avec une étiquette de la compagnie du bus, je trouve le concept marketing bien joué. Quelques minutes après, des gateaux. Le trajet s'annonce bien. La climatisation est violente : un petit écran donne alternativement l'heure et la température. Celle ci est maintenue environ vers 16-17 degrés. Je suis bien contente d'avoir pensé à prendre nos pulls avant de monter dans le bus !

Vers 19 heures, je commence à avoir très faim. Je n'ai aucune idée de quand nous mangerons. Je décide de donner les gâteaux à Ernestine. Je ne veux pas qu'elle ait faim, et je ne veux pas prendre le risque qu'elle ait mal au cœur. Elle mange avec plaisir, j'ai l'estomac dans les talons. Pourtant, moins d'une demi heure plus tard, on nous distribue des coupons pour le repas. Chouette ! Nous allons descendre nous dégourdir les jambes ! Vers 20h, nous sommes arrivées à ce qui fait office de restaurant d'autoroute. Nous n'avons que 20 minutes ! Nous descendons, je suis bien curieuse de voir ce qu'on va nous servir. Arrivées dans le restaurant, nous devons choisir un plat à un petit buffet. Tout est épicé, sauf du riz nature, des œufs frits, et des légumes qui semblent attirer les mouches... Nous nous asseyons. Le temps file à une vitesse impressionnante. Ernestine rechigne un peu à manger, et je dois me forcer pour avaler quelques bouchées : je n'aime pas. Normalement, il faut au moins 40 minutes rien que pour faire manger Ernestine, j'en ai deux fois moins, il faut que je mange aussi, et que nous passions aux toilettes... Je suis stressée. Je ne veux surtout pas retourner dans les toilettes du bus : elles sont situées à l'arrière du bus, dans une zone non climatisée. Non seulement ça bouge énormément, mais il y fait une température d'enfer. En plus, elles fonctionnent mal. Quand on s'asseoit dessus, elles s'ouvrent automatiquement au bout de quelques instants, ce qui fait jaillir une vague humide et bouillante du fond des tuyaux sur notre derrière : autant dire que ça n'aide pas bcp mademoiselle. Et que j'y ai terriblement envie de vomir en moins d'une minute.
La pause est déjà finie, nous remontons dans le bus, et nous arrivons à nous endormir assez rapidement. Vers 23h30, malheureusement, le bus s'arrête pour prendre de l'essence, et l'arrêt nous réveille. Ernestine ne se rendormira que vers 4 heures du matin, pleine d'énergie, elle va chantonner et gesticuler jusque là. Il faudra qu'elle vienne sur mes genoux pour se calmer.
Après quelques heures de sommeil, nous nous réveillons, pas si fatiguées. Vers 8h20, on nous distribue des coupons pour le petit déjeuner. Nous sommes ensuite déposés dans une autre aire d'autoroute avec restaurant et petites échoppes. On nous dirige vers ce qui s'appelle le « salon VIP », qui est une grande salle de restaurant climatisée. Nous devons nous asseoir à des tables rondes avec plateau tournant au centre sur lequel sont présentés divers plats de légumes et de viande. On nous sert d'office une assiette de riz pour aller avec ça, il y a aussi de la soupe. Ernestine va maintes fois employer l'expression « j'aime pas ». Moi non plus, je n'aime pas. Cette fois, je ne prolonge pas les souffrances. Au bout de quelques minutes, je préfère que nous sortions, profiter des derniers instants pour aller aux toilettes tranquillement. Nous mangerons un ou deux gâteaux si besoin dans le bus.

A certains gros croisements en Thailande, il y a des comptes à rebours pour les feux rouges et verts.
A 11h30, nouvel arrêt. Cette fois, si nous voulons manger, c'est à nos frais. Je trouve des yaourts que nous mangeons avec plaisir. Heureusement qu'il fait chaud, nous n'avons pas trop faim.
Vers 13h, l'hôtesse nous annonce que nous serons à Krabi dans une demi heure. Ernestine, qui demande depuis environ deux heures à arriver, sera bientôt exaucée. Je me demande si nous n'avons pas changé d'hôtesse, mais je n'arrive pas à en être sure. En voyant notre billet, elle nous propose de nous déposer à l'arrêt suivant qui nous rapproche, j'accepte évidemment. Je n'ai pas eu de nouvelles de la guest house que j'ai réservée, je ne sais donc pas s'ils seront là à l'arrivée.
Nous y voilà ! On nous fait descendre... devant une station service au milieu de nulle part. Je suis perplexe. Heureusement, il y a une dame qui vient aussi de Chiang Mai voir sa fille à Krabi, qui doit attendre le bus et se propose de nous aider. C'est parfait. Elle sait ce qu'elle fait, je vais donc la suivre avec confiance, et nous nous installons sur un petit bout de pelouse en attendant le bus qui doit nous déposer à la ville.

Elle offre de la mangue verte à Ernestine qui engouffre tout avec bonheur et en redemande. Elle parle un tout petit peu anglais, mais c'est suffisant pour nous comprendre. Elle est très gentille et je suis bien contente de l'avoir trouvée. Surtout quand elle se lève d'un coup en appelant le bus... que je n'ai pas vu du tout. Il s'avère ensuite qu'il s'agit d'un pick up tout ce qu'il y a de plus banal. Je n'aurais jamais deviné que cela fasse bus, ou taxi, peu importe. Nous mettons les bagages derrière, je suis peu inquiète de voir les sacs à l'air libre et les imagine s'envolant sur la route. Nous nous serrons à l'arrière. Je demande à quelle distance nous sommes de Krabi, je comprends 14 kilomètres. Mais ça devait être au moins 40, nous mettons une bonne heure pour y arriver...La dame qui nous a vendu les billets n'avait pas précisé cela ! Il se met à pleuvoir, nous nous arrêtons en urgence pour mettre les sacs à dos avec nous: je n'ai pas envie de mouiller l'ordinateur!  Dans Krabi, il faut demander deux fois avant de trouver la guest house. La dame qui nous a pris sous son aile et le chauffeur sont supers. D'ailleurs, elle refuse que je paye quoi que ce soit : je pense que j'ai fait une économie d'au moins 500 à 1000 baths, comparativement à si j'avais pris un taxi toute seule. 

La guest house est mignonne, propre, dans un coin tranquille, et pas loin du centre ville. Mais après une petite balade, je me rends compte que ça ne vaudra jamais Chiang Mai : rien de spécial ici à voir, les rues sont grandes, avec de grandes boutiques sur les côtés peu fréquentées. Ca a un petit côté haussmanien thailandais. Je ne me sens pas à l'aise.
Le temps est d'une chaleur accablante. Les nuages et la pollutions qui atténuaient l'impact du soleil à Chiang Mai sont absents ici. J'ai l'impression qu'il fait dix degrés de plus, et que mon sang bout sous ma peau si je m'aventure au soleil plus de quelques secondes. Il est malgré tout plus humide que dans le Nord, car ici, j'ai enfin trouvé la luxuriance à laquelle je m'attendais. 
De retour à la guest house, je réserve une sortie pour le lendemain : le tour de 4 îles, à la journée. Et pour le surlendemain, je réserve le bateau pour Ko Phi Phi : c'est décidé, je ne m'attarderais pas ici. La guest house est très bien, mais il n'y a rien pour nous. Pas de jolis coins typiques à visiter à pieds, pas de plage. Comme nous n'avons d'ailleurs fait qu'un seul tour, je n'ai pas pu prendre de photo, mais je me rattraperais dans les îles.
Allons voir ailleurs !

Bientôt, je vous parlerai de Ko Phi Phi - il est temps, parce que nous la quittons bientôt !

vendredi 10 mai 2013

Ca bouge! (news rapides)

Nous voilà dans le sud.
Après 22 heures de bus, une de taxi, nous sommes arrivées à Krabi. 
La guest house était parfaite: bonne ambiance, personnel toujours disponible, prix raisonnable, chambre grande et propre. C'était la Ban To Guesthouse, pour ne pas la citer.
Nous avons choisi de réserver une sortie dès le lendemain de notre arrivée: le 4 Islands Trip. En une journée, 4 îles. Puis, le surlendemain, départ pour Ko Phi Phi. 
Après presque 2 heures de ferry, nous y étions.
Une première nuit décevante, mais nous voilà bien installées après avoir changé de guest house.
Je vais essayer de vous mettre des photos bientôt et de vous faire un topo plus détaillé, mais là, je suis crevée.
Je n'ai eu le wifi qu'en pointillés depuis quatre jours. Et maintenant, j'ai douze mille photos à trier et redimensionner pour vous faire un article digne de ce nom. 
Et comme je veux faire les choses bien, ça ne sera pas encore pour ce soir!

Je vous mets quand même une petite photo pour vous faire rêver un peu, même le nuage est beau!

L'image est cliquable, en grand format, si vous cherchez un fond d'écran pour rêver depuis chez vous, c'est cadeau mes amis ;)

dimanche 5 mai 2013

Tissus!


Comme la fin du séjour approche, et que je devais m'envoyer un colis pour récupérer mon coussin/canapé en France, j'ai décidé d'aller faire un petit tour à Warorot (Kad Luang, c'est à dire "le marché", pour les thais) pour acheter quelques mètres de tissus.


Le prix ici est VRAIMENT intéressant. Ca me donnerait même envie de monter mon business si je pouvais!



Alors voilà, je suis revenue avec un gros sac...
Mais qu'y a -t-il dedans?

SURPRIIIIIISE!C'est mieux quand c'est tout bien rangé, hein?

Inutile de préciser que pour le même prix, vous auriez eu une moitié de rangée en France, et c'est tout!
Il y a de quoi faire : un hamac (gros tissus épais à rayures à droite), un petit siège pour mademoiselle (tissu rose à fleur au fond), des tableaux pour chambres d'enfants (tissus trop mignons à motifs pour enfants, à vous de chercher!), des tableaux déco pour la cuisine (tissus troisième rangée au fond), des robes, des habits d'enfants, des hauts, un sac pour choses d'enfants (tissu coton hyper épais à voiture troisième rangée devant).... Bref, j'ai de quoi faire. Ma machine va chauffer!! Et dire que je dois reprendre le boulot à la rentrée, comment vais-je faire pour avoir le temps de coudre tout ça...j'ai hâte de m'y mettre.

Si un bout de tissu vous tente je peux vous en couper un petit bout ;)

Alors, c'est lequel, votre préféré?



EDIT: Suite à une petite conversation avec cette copine, j'ai décidé de calculer le nombre de mètres que j'ai achetés.
Première rangée: 28.5 mètres
Deuxième rangée: 22 mètres
Troisième rangée: 15 mètres
Quatrième rangée: 10 mètres
Nombre total de mètres achetés: 75.5 mètres.
Ça va en faire des heures de couture et de bricolage :)

Bye Bye Chiang Mai

C'est officiel, demain à 16h, notre bus quitte Chiang Mai, direction le sud: Krabi.
22 heures de trajet. 

A l'arrivée: les plages paradisiaques - il parait. Hâte!

J'ai douze milliards de choses à faire ici, j'espère ne rien oublier. Tout ranger, ne pas oublier du linge qui sèche, m'envoyer un énorme colis...

C'est le début de la fin du séjour: une semaine dans le sud, une à Bangkok, et ça sera retour maison, des souvenirs plein les yeux. Évidemment, il me reste encore des choses que j'ai faites ici et que j'essaierai de mettre sur ce blog, ce sera rétrospectif, mais je suis sûre que vous ne m'en voudrez pas.

A titre d'illustration, j'ai pris l'image que donne google map, ça donne une bonne idée de la distance. Normalement, elle est cliquable.


vendredi 3 mai 2013

Une matinée avec les tigres

Une des choses que je voulais absolument faire à Chiang Mai, c'était aller au Tiger Kingdom, une sorte de parc où l'on peut caresser des tigres.
Je commençais à désespérer parce que la fin de mon séjour ici approchait, et Ya était injoignable alors qu'il avait dit qu'il nous emmènerait. Miracle! Hier soir, il a fait passer le message: il passait nous prendre ce matin vers 9h30.
Pas de problème pour mettre mon réveil, même pas gênée par la petite nuit à cause de l'orage qui faisait claquer les volets: je me suis levée en deux minutes, pour une fois! Pendant le petit déjeuner, voilà Ya qui arrive: il était 9h, le message n'était pas bien passé. Qu'à cela ne tienne, nous avons fait vite pour finir de nous préparer, et hop! en voiture.
Arrivées là bas, on nous demande de choisir entre plusieurs formules, selon la taille des tigres: big, medium, small, smallest. Plus le tigre est petit, plus ça coute cher car ils demandent plus de soins. Différentes combinaisons sont possibles, mais Ernestine qui fait moins d'un mètre dix n'a droit qu'aux smallest. Nous irons donc aux petits, et ensuite je laisserai mademoiselle à Ya pour aller voir les gros toute seule pendant qu'elle m'attendra en se promenant. Je me tâte, et finalement je décide de prendre aussi l'option avec photographe. Après tout, ce n'est pas tous les jours que j'irais caresser des tigres. On me fait signer une décharge pour nous deux qui précise qui prendra en charge la situation en cas de problème. Je comprend qu'avec des grosses bêtes, il vaut mieux être très prudent!
A peine le temps d'emmener Ernestine aux toilettes, et on nous appelle. C'est l'heure!

Pour avoir le droit de voir les bébés, il faut que nous nous lavions les mains, et nous devons aussi enlever nos chaussures. Il faut également lire des recommandations afin de bien se comporter, comme par exemple approcher par l'arrière et ne jamais toucher leur tête.
Nous y voilà. Il y a deux espaces délimités par un petit grillage, et dans chacun au moins deux petits tigres. Soit ils dorment, soit ils sont surexcités!
Tout d'abord, nous allons voir un petit tigre de deux mois, qui bouge dans tous les sens. Ernestine est un peu timide, même si elle est contente, elle n'ose pas trop le toucher. Nous allons ensuite en voir un autre du même âge, plus calme, qui n'aspire qu'à dormir. Les photographes me font rire: ils me font un peu penser aux photographes de maternité très dirigistes: mets toi comme ça, mets ta tête dessus, souriez... (en français dans le texte, s'il vous plait!). Je suis impressionnée par la taille des oreilles comparée à la taille de leur tête, mais on m'explique que les tigres s'en servent comme radar dans la jungle.

Nous passons ensuite de l'autre côté du grillage, nous nous retrouvons cette fois avec un petit de trois mois et demi. Il est déjà bien plus gros, et ne fait plus bébé, mais juste mini tigre. Il y a un biberon posé sur une table, j'aurais aimé que ce soit l'heure et qu'on puisse lui en donner un...
C'est fini, il est temps de repartir, récupérer le sac, remettre ses chaussures... et, ah non! Voir les gros tigres!Je vois à l'entrée, pendant que je remets mes chaussures, qu'au dessus de la boîte à pourboires, il y a une petite boîte transparente. Les photographes mettent dedans leur carte sim avec notre numéro de client qui a auparavant été scotché dessus. Il y a déjà un bon paquet de cartes qui attendent. Le photographe est fan d'Ernestine, parce qu'en plus d'être ultra mignonne, ils ont la même coiffure. Il demande à être pris en photo avec elle, et une autre employée aussi veut qu'on la prenne avec Ernestine. Décidément, on aime les enfants ici, ou alors mademoiselle est-elle une star en devenir? mystère...Ça me fait sourire.
Il faut trouver Ya, qui nous guette. Il vient dans le parc nous rejoindre, je vais pouvoir continuer.
Il n'y a pas trop de monde, a peine arrivée, c'est déjà mon tour de rentrer dans l'enclos. Ces gros tigres ne sont pas vieux: autour de 15 mois. Ils ont beaucoup grandi jusqu'ici, ils mangent 5 kilos de poulet par jour. Le premier tigre pèse 140 kilos, on ne dirait vraiment pas. Il parait qu'ils arrêtent de grandir à deux ans, mais qu'ils ont déjà presque fini. Je les imaginais malgré tout beaucoup plus gros et plus imposants. J'ai déjà vu des cochons plus gros :D
Il y a peut être une autre personne avec d'autres tigres dans l'enclos, mais j'ai l'impression d'être toute seule avec les tigres. Bien sur, il y a les employés qui font attention et qui distraient le tigre avec un jeu pour le faire monter sur le tronc d'arbre, et le photographe, mais peu importe. Je ne suis pas sure d'avoir besoin de beaucoup me forcer pour sourire. Je fais à la fois très attention pour ne pas faire de mauvais geste, mais j'aurais juste envie de me mettre entre leurs grosses pattes, de caresser leur museau, d'enfouir ma tête dans leur gros cou.


Il est temps de rentrer. J'ai eu le temps de les toucher longtemps, de les regarder de près, de sentir leur odeur. De les photographier aussi.


Je vais rejoindre Ernestine et Ya qui sont au dehors. Nous faisons un petit tour dans le parc, je prends d'autres photos, en essayant d'esquiver les grillages si je peux. Nous regardons jouer deux jeunes, qui se mettent tout le train arrière dans l'eau avant de se sauter dessus, nous admirons la sieste d'autres...Il y a même un enclos avec un lion qui dort, sa présence ici est un mystère.


Un autre passage aux toilettes pour Ernestine, un salivage indécent devant le menu pour moi -il y a même des steaks, si c'était à un autre prix j'en prendrais un tout de suite. Et puis il est onze heures passées.
Le monde à l'accueil est désormais impressionnant, nous sommes arrivés juste au bon moment, pour profiter à fond des animaux. Rétrospectivement, j'ai le sentiment d'être restée très longtemps avec les gros tigres en comparaison des dix minutes qu'on m'avait annoncé.
Je vais au guichet, chercher les CDs de mes photos. Une rapide vérification sur les deux ordis en libre service à l'entrée, c'est bon, c'est bien nous, nous pouvons rentrer.
Nous ferons un détour par les singes pour Ernestine, mais c'est une autre histoire...


mercredi 1 mai 2013

Des choses pas si simples

A l'autre bout du monde, des choses simples peuvent être très différentes.




 On peut avoir des vannes en guise de robinet de cuisine...


















une douchette à la place du papier toilette, ce qui n'est pas si gênant quand la température avoisine les 35 degrés celsius...
















un balai en plantes séchées d'un mètre de haut et une pelle qui tient debout toute seule -résultat, c'est la taille parfaite pour mademoiselle, mais pour les adultes, c'est un peu petit, même si la forme de la pelle se révèle très ergonomique au final...













un éplucheur qui nécessite une certaine prise en main pour que finalement on rêve du même à la maison...





des prises électriques à la forme étrange dans lesquels rentrent aussi les fiches françaises, mais dans lesquels rien ne tient (ou presque)...










en guise de cuisinière, un simple brûleur à gaz qu'on pose sur le plan de cuisine...














la table de salle à manger est proportionnée par rapport aux chaises de façon à ce que ce ne soit ni confortable pour les enfants ni pour les parents...




aux fenêtres, pas de vitres, juste des moustiquaires....















C'est fou comme le monde est différent, à l'autre bout du monde...

lundi 29 avril 2013

Une journée avec les éléphants (roman inside!)

Je le savais avant de venir en Thailande, et j'en avais même parlé à mademoiselle ainsi: quand nous serions ici, nous irions voir les éléphants.
C'est comme si un touriste venu de l'étranger allait à Paris sans voir la Tour Eiffel, c'est inconcevable!

Pour moi qui adore les animaux, je rêvais de ce contact privilégié avec les mastodontes qu'on n'aperçoit normalement que de loin dans les zoos. Et comme la date fatidique de mon départ de Chiang Mai approche, la semaine dernière, j'ai réservé. Je voulais faire une demi journée parce que je voulais tout d'abord être rentrée pour la sieste et ne pas imposer une trop grosse journée à mademoiselle. Malheureusement, pas de réservation possible à la matinée car pas assez de demandes, par contre, on a eu une réduction sur le prix de la journée. Qu'à cela ne tienne, Ernestine est capable de faire parfois des journées sans sieste, je réserve donc pour le lendemain.

Vendredi arrive, on avait rendez vous entre 8h30 et 9h. Nous sommes allées attendre à l’hôtel d'en face car notre maison est presque introuvable pour qui ne connait pas. Un peu après 9h, le bus arrive: un petit bus d'environ 12 à 15 places, très confortable, climatisé, avec des petits rideaux bleus aux fenêtres. On passe encore prendre deux couples, et c'est parti, direction la campagne. En regardant le paysage par la fenêtre, j'ai un peu le même ressenti qu'en allant visiter Doi Suthep: Il y a beau avoir des arbres verts, j'ai malgré tout une impression de sécheresse qui me frappe. Le sol est recouvert d'herbes desséchées, de feuilles mortes. Je n'ai pas cette impression de luxuriance à laquelle je m'attendais en venant dans un pays tropical. Je comprend pourquoi les feux de broussaille et de forêt sont communs.

Le groupe est cosmopolite; en plus d'Ern et moi, il y a deux françaises, mais il y a aussi un californien, un anglais, un couple de chinois qui vit à tokyo et un couple d'autrichiens. Nous avons de la chance, la veille, ils étaient une vingtaine, là nous restons à taille humaine.

Après une heure de route, nous voici arrivés chez Woody. Le cadre est paradisiaque, avec les collines autour de nous, et au fond de la vallée, une rivière qui serpente, un bassin pour les éléphants, la nature tout autour...
Le bassin de nage, le paysage.

Woody nous explique que le site est géré par sa famille et lui, vous pouvez allez voir son site.
Il nous raconte son parcours, c'est un ancien boxeur de boxe thai, qui après 15 ans de compétitions s'est installé comme fermier (il a aussi, entre autres, des terrains et des vaches), et ils ont petit à petit monté l'installation avec les éléphants. Il nous parle aussi de la relation qu'il entretient avec les animaux, de l'autorité qu'il faut exercer, toujours juste. Il nous prévient: si vous brutalisez un éléphant sans raison, il vous le rendra aussi sans raison. Sur le coup, je trouve ça simplement logique: les espèces de pics à glace dont on pose la pointe sur le crane de l'animal pour lui signaler des ordres, même s'ils ne sont pas tranchants, sont quand même assez pointus. C'est plus tard que je réaliserai vraiment le bien fondé de sa mise en garde, en voyant la taille des éléphants, leur force, et leur caractère têtu. Je n'irai pas les embêter pour m'amuser! Il nous explique que les éléphants ont tout le temps faim, ils mangent environ 21 heures sur 24. Il a besoin de 4000 baths par jour pour nourrir ses douze éléphants, ce qui est énorme si on considère que le salaire moyen d'un thai se situe autour de 7000 baths le mois! On comprend mieux le prix de cette journée, qui, si elle n'est pas énorme en euros, reste chère comparée au prix de la vie ici: 2400 baths la journée par personne, transport et nourriture inclus.

Après cette présentation, il nous dit qu'il est temps d'apprendre les ordres de base pour diriger un éléphant. Il nous distribue des petits papiers, et nous dicte alors une dizaine d'ordre : lève la patte, plus haut, stop, avance, recule, tourne à droite, à gauche, doucement, ouvre la bouche. Il nous donne dix minutes pour les apprendre, puis il revient avec nos "costumes" pour aller s'occuper des éléphants. Je suis bien contente d'être plutôt bonne en anglais, car tout ici se raconte dans la langue de Shakespeare. Nous nous changeons, et c'est parti pour le premier contact.
En tenue, prêtes!

Nous descendons une petite pente et arrivons à un hangar ou se trouve six grands éléphants dont deux femelles avec leurs petits. C'est l'heure de les toucher pour la première fois, de les approcher vraiment. Nous allons leur donner à manger des bananes. Ernestine et moi en attrapons donc, comme les autres, et c'est parti. Nous pouvons tous constater que les éléphants comprennent très bien l'ordre qui leur demande d'ouvrir la bouche. La leur est toute pointue, on voit bien les petites défenses de chaque côté, leur grosse langue, et au fond les dents  pour mastiquer, grosses d'environ 10 cm de long sur 20 de large -ce ne sont probablement pas les vraies mesures, je donne l'impression que ça m'a laissé. Plus tard, je les verrai même casser des troncs de palmier entre leurs mâchoires, je suis impressionnée par leur force.
Photo de groupe, où sommes nous...?


Après avoir donné à un gros éléphant, mademoiselle n'est tout de même pas rassurée. Nous allons donc voir un petit éléphanteau, il a un an et demi et déjà une taille respectable pour son âge. Mais Ernestine est moins impressionnée, elle redonne des bananes. Surtout que le petit attrape juste avec le bout de sa trompe et les met lui même dans sa bouche. Je trouve ça juste trop mignon.

Qu'est ce qu'il aime les bananes cet éléphanteau!
Bisous d'éléphants et contorsions
Il est temps ensuite de mettre en pratique les premiers ordres pour faire se déplacer un éléphant. Woody monte dessus, nous explique et nous montre les gestes à effectuer en simultané avec les ordres oraux. Puis, c'est à chacun de nous de monter sur les éléphants, et de tester...Il faut utiliser leur patte qu'ils soulèvent un peu pour se hisser sur le cou. Eh bien, un éléphant, même un petit d'Asie, c'est haut! Ernestine reste assise bien sagement par terre quand c'est mon tour et me regarde faire, en jouant parfois avec le sable par terre. Je suis contente, elle a vite adopté le groupe et le photographe, et elle aime me regarder tout là haut. J'ai vraiment de la chance, elle a un caractère génial.

Ça bouge comme prévu!
Nous faisons ensuite une pause. Woody nous montre que les éléphants peuvent aussi faire des tours: il leur donne un harmonica et un instrument à percussion, mais au bout de dix secondes, il arrête: il nous raconte que certains utilisent un peu les éléphants comme des bêtes de cirque ici, qu'on les utilise même parfois jusqu'à 6 ou 7 heures par jour en leur mettant des gros harnachements pour transporter des clients. Nous comprenons clairement son point de vue: il désapprouve. Je suis plutôt d'accord avec lui, je suis d'ailleurs de moins en moins à l'aise avec les animaux utilisés en cirque, en particulier les animaux sauvages.

Très attentive
La pause est surtout destinée aux éléphants, qui peuvent continuer de manger sans rien faire d'autre. Puis nous apprenons les derniers ordres, nous remontons dessus chacun notre tour, et c'est enfin l'heure de manger.
Nous revoilà en haut, tout est déjà prêt, le couvert es mis et les plats sont disposés sur la table. C'est simple mais délicieux: du riz, des légumes en sauce, des omelettes aux champignons, et de l'ananas pour le dessert. 
Une pause pipi pour tout le monde, y compris mademoiselle, qui décidément est plus propre de jour en jour, et c'est parti pour la balade. Pas de couches, même si c'est pour tout l'après midi, car on va se baigner!

Ernestine et moi montons sur l'éléphant de Woody à l'arrière. Je ne le dirigerais pas puisque je tiendrais mademoiselle, mais je ne suis pas frustrée du tout. Je me sens bien à profiter du paysage. Passé le premier moment d'appréhension, elle s'installe entre mes jambes sur l'éléphant et nous y allons.

Regarde, on nous prend en photo!
Mes camarades de jeu sont deux par éléphants, et quand je vois combien ces grosses bêtes sont têtues, je suis bien contente de ne pas devoir râler pour les diriger! Nous passons dans des petits chemins, chaque éléphant a son mahout qui marche près de lui au cas où. Les chemins, en plus d'être étroits, sont énormément pentus par endroits. C'est impressionnant, nous glissons sur le dos, je dois me retenir avec toute la force de mes jambes et de mes bras, tenir Ernestine, ne pas l'écraser en glissant... mais mademoiselle ne dit rien. Si, elle dit: "monter la montagne", plusieurs fois même.

Nous faisons une pause pour les éléphants. C'est là que je les vois manger des morceaux énormes. Ils mettent des branches de la taille des bras d'Ernestine par brassées entières dans leurs bouches et dans un craquement les cassent en deux et les enfournent dans leur bouche. Nous buvons un coup. Je vois les éléphants s'égailler sur les coteaux, entre les arbres et les plantes. Je les vois comme des bêtes de montagne; elles montent et descendent des pentes extrêmement escarpées avec une aisance naturelle tout à fait remarquable. 

Soif!
Fin de la pause. Nous remontons sur nos mastodontes, nous continuons d'avancer. Les éléphants pour se rafraichir s'aspergent de salive. C'est phénoménal: ils mettent leur trompe dans leur bouche, on entend un bruit de baignoire qui se vide, un glougloutage monumental, et soudain, c'est l'averse! Mais il fait si chaud que ce n'est pas si désagréable. Nous arrivons à une petite rivière, nous longeons son cours. Les bêtes s'aspergent de nouveau, mais plus vigoureusement, de l'eau de la rivière... et de la boue qui va avec. Nous sommes trempées Ernestine et moi, il semble que notre éléphant ait été particulièrement vigoureux sur son trempage par rapport à certains autres. Nous avons de la boue partout, jusque dans les cheveux. 

Balade dans le lit de la rivière
Nous arrivons heureusement à l'endroit où l'on baigne les éléphant, où la rivière s'élargit un peu. Nous pouvons enfin nous rincer de toute cette terre. Frotter les éléphants. Regarder les autres les laver, et s'asperger d'eau en utilisant la trompe comme un jet d'eau. C'est vraiment rigolo. 
Et on frotte!
Dans l'eau
Nous allons ensuite nager avec eux. Tous sur nos éléphants, avec les mahouts, nous allons dans le bassin aperçu au début depuis la maison en hauteur. Au bout de quelques pas, les éléphants s'immergent complètement! Je dois tenir Mademoiselle à bouts de bras pour qu'elle ne boive pas la tasse, tout en me tenant moi même pour ne pas glisser, en faisant attention à mes pieds pour ne pas me les faire écraser par les autres éléphants... Je pense transmettre mon stress à Ernestine, qui n'apprécie pas du tout la situation. Et si les autres s'amusent comme des petits fous quand les éléphants plongent, je demande à Woody de nous ramener vite.

On plonge!
La balancoire en trompes d'éléphants
Une fois à terre, tout va mieux. Comme dit Ernestine, nous faisons même de la balancoire sur les trompes des éléphants. 
Nous n'avons plus que des merveilleux souvenirs. Le visage d'Ernestine s'illumine quand elle regarde les photos désormais, et elle raconte spontanément cette histoire. Elle a beau être petite, je suis contente de lui avoir fait ressentir toutes ces émotions, qu'elle continuera de retrouver bien plus tard sur les images. 
Comme elle l'a dit elle même à la fin de la journée: "monter éléphants, les gens, monsieur, Ernestine et maman".