vendredi 17 mai 2013

Le dernier trajet : Ko Phi Phi - Bangkok

gmap dit: 780 km. sans compter le bateau, of course.
Nous voilà parties pour Bangkok. 

Tout d'abord, une heure et demi de bateau pour relier Ko Phi Phi à Krabi. Installées à l'étage du bas, le plus près de l'avant du bateau, nous avons du respirer des vapeurs d'essence qui donnaient la nausée jusqu'à ce que nous nous repliions vers le centre du bateau, où cela bougeait moins contre toute attente, et où Ernestine a pu manger du raisin offert par un couple d'espagnol et regarder leurs enfants jouer avec des ipad.

Ensuite, mini bus, jusqu'à une petite route, où nous attendait un gros bus. Je demande à être placée à l'avant, tout va bien. Le bus n'est pas aussi luxueux que celui du trajet chiang mai - krabi, mais je me dis que pour 500 baths cela sera parfaitement légitime. Quand j'essaye d'aller aux toilettes, malheureusement, pas de lumières, et évidemment le seau rempli d'eau qui sert de chasse d'eau ici est juste devant l'ouverture de la porte... je me serais rafraichi le pied gauche. Au bout de quelques temps de trajet (une heure? deux heures? je ne sais plus), on nous annonce que nous allons changer de bus, pour ceux qui vont à Bangkok. Malheureusement, Ernestine a peine réveillée, elle se met à vomir partout. Je comprend pourquoi elle refusait de manger tout à l'heure. Il y en a sur elle, sur mon écharpe qui lui servait de couverture, et plein par terre. J'ai de la chance d'avoir un voisin argentin, qui s'est tout de suite proposé pour m'aider, il attrape le sac plastique, il vide sa bouteille d'eau sans état d'âme pour que je puisse rincer tétine et mes bras. Quand le bus s’arrête, il prend même nos sacs à dos pour les transvaser dans l'autre bus, je lui suis vraiment reconnaissante.

Je ne comprend pas grand chose au transfert. Il faut aller vite. Je voudrais prendre le médicament d'Ernestine dans mon gros sac à dos mais il est déjà reparti dans l'autre soute à bagage. Heureusement, j'avais un tee shirt de rechange pour mademoiselle. Je veux demander où je peux me laver les mains ou rincer les habits et le doudou d'Ernestine, mais la dame thailandaise qui me semble faire office d’hôtesse m'est incompréhensible. Par contre, elle me dit de ne pas bouger. Je reste là, sur le trottoir, tandis que les autres gens montent, et que ceux qui fumaient se font rabrouer et presser de rentrer dans le bus. Je pourrais presque m'inquiéter, mais tout à coup surgit la dame qui me fait signe. Nous allons au premier étage, juste face à la route. D'après ce qu'elle dit à un autre monsieur derrière nous, je pense qu'elle a du se faire déplacer les gens pour que nous puissions nous mettre là, c'est très gentil, et une très bonne idée. Elle nous apporte aussi des sacs plastiques et du papier toilette pour essuyer. Mademoiselle pleure à n'en plus finir depuis qu'elle a vomi. Elle se calme, puis se remet à pleurer, signe d'une nouvelle vague. Finalement, elle va se calmer doucement, et elle s'endormira dans mes bras. Je me tortille dans tous les sens pour essayer de m'installer correctement, mais devant moi, la petite cloison qui nous protège des escaliers ne laisse aucune place pour les pieds. Vraiment aucune. J'essaye dans tous les sens, par dessus, impossible, mes mollets sont trop douloureux, sur le côté, je glisse...J'entends que dans le fond du bus, on discute fort, on prend des photos. Le bruit des bières qu'on décapsule et qui s'entrechoquent ponctuent les conversations. Je repense à mon premier grand trajet en bus, où il n'y avait que des thais, et où un panneau annonçait que toute consommation d'alcool dans le bus était passible de 10 000 baths d'amende et /ou six mois d'emprisonnement... C'est si loin déjà.

Le bus fait un arrêt à une heure du matin pour que nous puissions manger si nous voulons. Je m'achète un yaourt avec l'espoir de tenter Ernestine, cela ne fonctionne pas, mais elle a l'air d'aller mieux. J'arrive même à faire comprendre que je voudrais prendre un médicament pour elle dans mon bagage, et cela fonctionne: je peux enfin le donner à mademoiselle. Je suis sûre désormais qu'elle va bien dormir sans risque de recommencer à vomir. Une fois de nouveau dans le bus, nous nous réinstallons et je peux même lui ôter l'écharpe qui faisait office de bavoir. Plus de mauvaises odeurs, et la température est suffisamment correcte pour que nous n'ayons pas froid. 

Tout d'un coup, nous entendons: "Bangkok, Bangkok". Il est six heures du matin. Je m'imaginais arriver dans la nuit, cernée par les immeubles et les lumières... Pas du tout. Il fait jour, et aucun immeuble à l'horizon. Des taxis et des tuk tuks sont là, qui nous guettaient, pauvres touristes. On nous prend presque nos bagages des mains. Je n'ai pas le courage de discuter le prix, je veux juste arriver à l’hôtel. Au bout de deux minutes de trajet seulement, nous y voilà. Le chauffeur a bien fait son beurre avec les 100 bahts qu'il nous a demandé mais je n'y pense déjà plus: je veux aller voir si notre chambre est prête.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire